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Steve ProulxAvoir des enfants coûte plus cher aujourd’hui qu’hier… ce qui explique en partie pourquoi les familles québécoises sont de moins en moins nombreuses. Comment joindre les deux bouts lorsqu’on est parent? Quelques ressources…
Le dossier de la dénatalité au Québec est au cœur de l’actualité. Et avec raison, la cigogne semble en voie de disparition! Le taux de fécondité au Québec est actuellement de 1,45. Les spécialistes estiment que, pour que la population québécoise se renouvelle, le taux de fécondité devrait grimper à 2,1. Si la tendance se maintient, le déclin de la population québécoise est prévu pour 2020. Plusieurs regroupements et spécialistes de la démographie intiment le gouvernement d’adopter au plus tôt une politique nataliste afin d’éviter l’effritement de la culture québécoise.
Les familles de quatre, cinq, voire six enfants sont devenues des curiosités. « Comment font-ils? », se dit-on. Pourtant, lors du boom démographique des années 1950 et 1960, une famille de six enfants était considérée comme « petite »! Les temps changent.
L’augmentation du coût de la vie est en grande partie responsable de cette pénurie d’enfants. Les Québécois peuvent-ils se permettre d’avoir des enfants? Selon un sondage l’Actualité-SOM (juin 1998), 32,3 % des personnes interrogées disent que le coût de la vie rend difficile le choix d’être parent.
Avec un taux d’imposition et d’endettement plus élevé que jamais, un mode de vie axé sur la surconsommation et la sécurité d’emploi qui est de moins en moins la norme, la dépense « bébé » s’insère souvent bien mal dans le budget déjà serré des familles. Résultat : plusieurs couples y pensent à deux fois avant d’avoir un premier enfant.
Le coût d’un enfant
De sa naissance à sa majorité, les parents dépenseront 180 000 $ pour un enfant, selon le Conseil du bien-être social du Canada. Ce petit bout de vie accapare en moyenne 20 % du budget familial. C’est donc dire qu’une famille dotée d’un budget de 50 000 $ dépensera 10 000 $ par année pour un enfant. Évidemment, selon l’âge, les besoins de celui-ci entraîneront des dépenses plus ou moins élevées. Entre 0 et 4 ans, l’achat de vêtements, de couches, d’articles et de nourriture pour bébé risque de peser lourd sur le budget. De 5 à 11 ans, les dépenses baissent légèrement pour remonter de plus belle à l’adolescence. C’est bien connu, les vêtements griffés, le transport et les loisirs coûteux sont autant d’impératifs cruciaux au sain développement de l’ado moderne!
Heureusement, un deuxième enfant ne grignotera pas un autre 20 % au budget familial. Beaucoup de frais peuvent être évités parce que les items coûteux (vêtements, lit de bébé, etc.) auront été achetés pour l’aîné. Par contre, lorsqu’une famille compte trois enfants, les dépenses se présentent différemment. Il faudra peut-être songer à acquérir une voiture plus grande ou une maison plus vaste afin d’accueillir tout ce petit monde!
Où passe le budget ?
Le congé de maternité et le congé parental sont sans contredit ce qui coûte le plus cher aux nouveaux parents (en moyenne 2007 $). Viennent ensuite les frais de garde (777 $). Selon la Loi sur les normes du travail, les salariées enceintes ont droit à un congé d’une durée de 18 semaines continues sans salaire pouvant commencer au début de la 16e semaine avant la date prévue de l’accouchement. Le congé parental s’adresse, quant à lui, autant au père qu’à la mère, qui peuvent jouir d’un congé sans salaire d’au plus 52 semaines continues (pour la mère, ce congé s’ajoute au congé de maternité). Selon la loi, l’employeur ne peut remercier un employé qui décide de jouir d’un congé parental ou d’un congé de maternité.
Les articles de bébés (sièges d’auto, petit pot, bain, etc.) représentent en moyenne des dépenses de 648 $ lors de la venue d’un premier enfant, alors que les vêtements de bébé coûtent en moyenne 42 $ et les jouets 50 $. S’il y a des économies à réaliser, c’est bien là puisque tous ces objets ont une durée de vie variant d’un an à deux ans. Après, ils deviennent inutiles. Les dons provenant de la famille sont souvent les bienvenus. Sinon, les ventes-débarras regorgent d’articles de bébé usagés.
D’autre part, les couches jetables coûtent environ 1600 $ pour deux ans, alors que les couches de coton réutilisables peuvent coûter entre 600 $ et 875 $ pour deux ans et demi. C’est une belle économie qui fera plaisir autant au porte-monnaie qu’à l’environnement!
L’aide gouvernementale
Comment le gouvernement aide-t-il les familles à joindre les deux bouts? On trouve d’abord les prestations d’assurance-emploi. Si le parent est un salarié qui ne jouit pas d’un régime collectif d’assurance-emploi, ou si celui-ci couvre moins de 60 % de la rémunération habituelle, le parent peut être éligible à des prestations d’assurance-emploi pour les congés maternels ou parentaux. Ces prestations peuvent être versées pendant 15 semaines (maternité) et 35 semaines (parental). Le montant hebdomadaire maximum accordé est de 413 $, un montant qui est toutefois imposable. Pour plus d’informations, consultez le site de Développement des ressources humaines Canada [http://www.hrdc-drhc.gc.ca/ae-ei]
Concernant l’allocation familiale versée aux familles avec enfants, elle dépend de la situation financière de la famille, du nombre d’enfants et du type de famille (biparentale ou monoparentale). Ainsi, une famille biparentale ayant un revenu annuel de 51 000 $ recevra 30 $ par année pour un premier enfant. Ce n’est pas le Pérou! En contrepartie, cette même famille recevra 2060 $ pour son quatrième enfant. Une famille monoparentale avec un revenu annuel de 20 000 $ recevra quant à elle 291 $ par an pour un premier enfant ou 2110 $ pour quatre enfants. Le régime d’allocation familiale est géré par la Régie des rentes du Québec et les montants versés ne sont pas imposables. Pour plus d’informations : [www.rrq.gouv.qc.ca/fr/famille].
D’autres programmes plus spécifiques existent. Par exemple, le programme APPORT s’adresse aux familles bénéficiant de l’aide sociale ou ayant un revenu annuel inférieur à 21 820 $ (familles biparentales) ou 15 330 $ (familles monoparentales). APPORT se veut un incitatif au travail. Ce qui signifie que les montants accordés sont calculés en fonction des revenus gagnés en plus des prestations d’aide sociale. Ainsi, les familles peuvent recevoir plus d’argent si les revenus autres que ceux de l’aide sociale sont plus élevés. Par exemple, pour une famille biparentale ou monoparentale qui déclare des revenus « supplémentaires » de 2000 $, elle pourra recevoir du programme APPORT une aide annuelle de 282 $ pour son ou ses enfants à charge (le nombre d’enfants n’est pas pris en compte). Toutefois, le total de cette aide grimpe à 2382 $ par année pour les familles ayant des revenus autres que l’aide sociale totalisant 8000 $. Pour plus d’informations sur le programme APPORT, consultez le site de Sécurité du revenu Québec [www.mess.gouv.qc.ca/francais/sr/apport/]
Concernant les autres de programmes de soutien financier conçus pour les familles, consultez le site Bébé arrive de Communication Québec [www.naissance.info.gouv.qc.ca/fr/]
Des ressources
Les chiffres publiés dans cet article proviennent de la brochure « Un bébé à bas prix ». Cette brochure pratique, conçue par l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de l’Est de Montréal est disponible au coût de 5 $ (sur place) ou par la poste au coût de 7 $, en envoyant un chèque au : 5955, rue de Marseille, Montréal (Québec) H1N 1K6 ou en téléphonant au (514) 257-6622.