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Marie-Hélène ProulxLorsque l’on a sept ou huit ans, parfois moins, et que les parents nous préparent un costume de gentil chevalier ou de princesse, on rêve déjà du jour où l’on pourra affronter les dragons, les monstres et les zombies comme les grands ados de la maison ou du quartier....
Quelques gentils fantômes et organisateurs d’activité ont bien saisi cet appel de l’imaginaire enfantin, et comptent bien prendre les moyens pour charmer les familles… tout en évitant les cauchemars. Mais comment s’y prendre pour apprivoiser ainsi la peur, un pas à la fois ?
Voici 10 conseils, à ne pas prendre trop au sérieux à propos de quelques activités, pas si dramatiques.
1. Retracez des villages fantômes
Au moins deux grands et mystérieux villages semblent émerger de nulle part et commencer mystérieusement à grouiller de vie durant ces deux saisons. Le grand classique en ce domaine est assurément le Village québécois d’antan www.villagequebecois.com, constitué de réels bâtiments historiques, dont la vocation change selon les saisons. Tous les vendredis et samedis du 30 septembre au 5 novembre, ainsi que le dimanche 9 octobre, de 18 h 30 à 23 h 30, des créatures étranges pourront se joindre au repas, aux spectacles et aux pérégrinations des survenants bien vivants sur les trois kilomètres de sentiers du village. Certaines zones, il est vrai, sont réservées aux 16 ans et plus… et aux plus courageux ! Mais une grande partie du site et de ses 130 comédiens cherchent à gagner les clientèles familiales. Et les enfants qui arriveront, avec ou sans déguisement, verront leur périple nocturne sous les flambeaux égayé par quelques clowns, maquilleurs ou un petit tour de train.
C’est plutôt grâce aux charmes des sorcières que s’animera, de son côté, le Duché de Bicolline www.bicolline.org/Halloween. Le Duché, réputé pour être un haut lieu de rassemblement des passionnés de jeux de rôle grandeur nature, se met à la portée des enfants, au moins un jour par année, en cette saison, depuis 10 ans. Naturellement, c’est costumé que toute la famille doit alors se présenter pour résoudre toutes les énigmes de La Quête des enfants perdus le 29 octobre, un événement haut en couleur qui devrait se terminer, à la tombée du jour, par un feu d’artifice.
Côté sombre
Il faut être prêt à cheminer longtemps sur les routes sombres pour profiter pleinement de l’aventure.
Côté craquant
Le Village québécois d’antan et le Duché de Bicolline se sont maintenant taillé une place presque légendaire dans notre culture historique et fantastique.
2. Arpentez les lieux consacrés
Il est aussi possible pour les familles de profiter de ces moments où l’angoisse devient soudainement attrayante pour visiter les lieux que l’on n’avait toujours observés que de loin : vieille gare, usine désaffectée, musée de cire et, pourquoi pas, cimetière tranquille à l’ombre d’un clocher ? Voilà autant d’évocations qui peuvent éveiller quelques frissons, mais qui sont pourtant devenues, avec le temps, des espaces qui se sont donné comme mission de préserver le patrimoine et d’y guider petits et grands, en toute quiétude.
Pourtant, en ce mois d’octobre, l’histoire se dévoilera à travers d’étranges rumeurs, durant les fins de semaine à l’usine désaffectée qu’est devenu le musée Boréalis www.borealis3r.ca, de Trois-Rivières. Les enfants, de 6 ans et plus, y seront appelés à démêler le vrai du faux et à résoudre quelques énigmes, avec leurs parents, afin de connaître le fin mot de l’histoire. Pour ce mois des citrouilles et des déguisements, l’Exporail www.exporail.org, de Saint-Constant, s’accorde un brin de folie. En plus d’ajouter, çà et là, quelques squelettes, ils ont invité de fabuleux personnages à occuper leurs wagons et à y animer diverses activités de bricolage, du mercredi au dimanche, entre le 15 et le 30 octobre.
Le musée montréalais Pointe-à-Callière pacmusee.qc.ca dévoilera ses charmes et ses secrets en faisant appel à la légende de Jack la lanterne, durant les deux dernières fins de semaine d’octobre, avec juste ce qu’il faut de fantaisie pour oser côtoyer, entre ses murs, un des plus anciens cimetières catholiques de Montréal. Des rumeurs rapportent que la vieille prison de Trois-Rivières www.culturepop.qc.ca renferme aussi plusieurs fantômes ayant de forts désirs d’évasion en cette saison. L’imagination des enfants de 8 à 12 ans et la collaboration de leurs parents sont donc sollicitées pour prêter main-forte aux chasseurs de fantômes déjà sur place, les 29 et 30 octobre, afin de détrousser les spectres dans chaque recoin de ce vieil édifice.
Mais chercher plutôt la quiétude auprès des impassibles créatures de cire du musée Grévin www.grevin-montreal.com/fr ne mettra pas non plus à l’abri de quelques surprises puisque, du 15 au 31 octobre, certains personnages reprendront vie, dans le but de distribuer des bonbons. Petits et grands peuvent également prendre le parti de mieux se fondre à cette mascarade en se déguisant, eux aussi.
Côté sombre
Bien avant que renaisse l’engouement pour les descendants du film culte Ghostbusters, le Musée de la culture populaire de Trois-Rivières a su se faire une belle réputation dans l’art de manier l’horreur pour attirer les foules. Encore cette année, Parcours de Peur, le grand et horrible événement de la saison, qui se déroulera durant plusieurs semaines, s’adresse aux 16 ans et plus. La vigilance, pour éviter les confusions, est donc de mise.
Côté craquant
Pointe-à-Callière et le Musée de la culture populaire de Trois-Rivières se sont offert quelques acteurs et animateurs professionnels afin de faire vivre une expérience ultime aux familles, un mélange de jeu physique et de virtualité à ne pas manquer.
3. Glissez-vous dans la peau des zombies
Les zombies sont devenus des vedettes de plus en plus courues dans le cinéma d’horreur d’aujourd’hui et plusieurs jeunes passeront sans doute des semaines à parfaire leur démarche, et leur ressemblance avec ces morts vivants avant de se joindre à la Marche des zombies montrealzombiewalk.com/fr/info-marche prévue le 29 octobre (elle se tient à différentes dates selon le pays ou la ville où vous habitez). Les organisateurs assurent même que l’on y croise parfois des parents-zombies en poussette, avec un bébé bien vivant, mais que c’est plutôt à partir de 5 ou 7 ans que les enfants commencent à prendre vraiment plaisir à se déguiser et à affronter leur peur.
Mais pour capter le phénomène des zombies à sa source, c’est au Centre de la nature www.laval.ca/centredelanature de Laval qu’il faut aller où, du 8 au 30 octobre, le chalet nord se transformera subitement en hôpital désaffecté, pour des raisons encore inconnues. Cette activité est habituellement réservée aux 11 ans et plus. Toutefois, le plus jeunes pourront profiter de la Zone des petites frayeurs. Le 31 octobre, ce sera au tour du Centre culturel Meunier www.longueuil.quebec/fr/centre-culturel-meunier d’ouvrir son bal maléfique, où, comme par enchantement, les habitués de la Cité Ados et leur animateur se verront métamorphosés en créatures lugubres, pour attiser le regard des 7 ans et plus.
Depuis plusieurs années déjà, La Ronde www.laronde.com étire sa saison, durant toutes les fins de semaine d’octobre, en faisant appel à l’attrait des adolescents pour le gore, avec son Festival de la Frayeur. Elle a maintenant aussi emboîté le pas et planifié des attraits spécialement conçus pour les moins de 12 ans. On y trouve des spectacles et même un labyrinthe, mais plus enchantés qu’ensorcelés. Et, entre les sorcières et les monstres plutôt bonasses, les enfants pourraient même entrevoir le roi et la reine des bonbons, convoqués pour l’occasion.
Côté sombre
Ces différents événements n’ont pas été conçus, en premier lieu, pour les enfants. L’hôpital désaffecté du Centre de la nature vise les 11 ans et plus, même si les plus jeunes y sont tolérés. Pour les autres activités, les enfants doivent être en mesure de croiser des personnes costumées sans en être trop effrayés.
Côté craquant
La Marche des zombies demeure un mouvement spontané, encadré, gratuit et une belle occasion de se créer un costume. Le port d’un déguisement y est d’ailleurs fortement conseillé.
4. Oubliez la ville et rapprochez-vous des citrouilles
Les parents qui préfèrent fuir les fureurs de la ville pourront aussi trouver quelques compromis et frissons au milieu des citrouilles. La création de labyrinthes de maïs, de plus en plus populaires en agrotourisme, a déjà un petit côté intrigant et attrayant, et ce d’autant plus que l’achat de citrouilles, qui se fait sur place, contribue déjà à mettre tout le monde dans l’ambiance.
À La Brouette à légumes... citrouilles et sorcellerie lanaudiere.ca/fr/membres/5398/activites, de Lanoraie, après le parcours du labyrinthe ou la dégustation d’un hot-dog de cerf rouge, les familles peuvent se hasarder jusqu’à la vieille cabane au fin fond du champ, où réside la fameuse sorcière, qui a une fâcheuse tendance à se vanter du sort malheureux réservé à ses multiples maris. Mais, aux dires du fermier et propriétaire de la Brouette, les enfants discernent assez vite sa candeur, derrière ses manières un peu grincheuses. À la Pommeraie d’or www.lapommeraiedor.com, de Rougemont, on dit que c’est habituellement à partir de 8 ans que les enfants parviennent, sans trop de peine, à se retrouver à travers les labyrinthes, mais c’est dès l’âge de 5 ans qu’ils prendront plaisir, en compagnie d’un parent, à clouer le bec aux coquins personnages croisés au tournant d’un couloir de maïs.
Des acteurs qui se sont bien rodés à l’horreur en servant les repas le reste de l’année à l’établissement hanté LHOTEL54lhotel54.com, parviendront sans doute à donner la répartie avec encore plus de finesse aux enfants de 4 à 12 ans, qu’ils viendront retrouver, les trois dernières fins de semaine d’octobre, de 11 h à 15 h, dans la grange, vieille de plus de 150 ans, de la Ferme Guyon www.fermeguyon.com.
Mais pour en revenir aux labyrinthes, le défi est sans doute plus grand dans les fermes où l’on a cédé à la tentation de les ouvrir aux visiteurs nocturnes, armés de lampes de poche. C’est le cas de Labonté de la pomme labontedelapomme.ca, à Oka, après son souper spécial planifié dans sa « cabane à pommes », le 29 octobre prochain et de son rival de Vaudreuil-Soulanges, Le Verger Labonté vergerlabonte.com, dont les occupants ont prévu, quant à eux, tout un scénario peuplé de vilains gnomes, pour la soirée du 21 octobre. Les familles sont alors appelées à se concerter pour venir jouer les entremetteurs entre cette malicieuse population de personnages et la population locale.
Côté sombre
Se retrouver dans un labyrinthe en pleine nuit peut demander quelques habiletés, même aux parents. Pour cette raison, une première exploration en plein jour est obligatoire, avant la tombée du jour, à Labonté de la pomme.
Côté craquant
La Ferme Guyon, de Chambly, organise déjà plusieurs animations d’envergure pour les familles au cours de l’année, mais, avec la collaboration de LHOTEL54, elle peut espérer réaliser un de ses plus grands coups d’éclat de l’année, en offrant un aperçu de ce qui les attend dans la plus grande maison de l’horreur de la Montérégie, habituellement destinée au 16 ans et plus.
5. Veillez, à l’orée des bois
En Estrie également, les gnomes ont la fâcheuse tendance à profiter de quelques obscures heures de liberté pour jouer quelques tours. Et les organisateurs des hébergements Aux cinq sens auxcinqsens.ca en savent quelque chose puisque, après le moment au spa, lorsque le conteur s’en est retourné au village de Piopolis et que les familles s’endorment, de coquins phénomènes se manifestent autour de leur yourte.
D’autres bois réservent des moments encore plus terribles. Ainsi, à Saint-Calixte, l’été, au camping du Complexe Atlantide complexeatlantide.com/maison-hante.html, lorsque le vent et les éclairs secouent leur refuge, les campeurs estivaux ont le choix entre supporter les intempéries ou aller à la porte du vaste manoir de 18 000 pieds carrés… peuplé de morts-vivants ! Heureusement pour les familles, une section est réservée aux frayeurs enfantines, avec un bateau pirate, un tunnel et même un cimetière, à même le sous-sol, où une gentille sorcière aurait établi ses quartiers. En octobre, le Complexe est déserté de ses campeurs, mais son manoir aura encore quelques soubresauts de vie les 22, 23, 29 et 30 octobre de 14 h à 20 h, pour ceux qui oseront réserver une place entre ses murs.
La peur poursuit son chemin, la nuit du 29 octobre, jusqu’en Montérégie, en faisant trembler les sentiers de la Forêt des aventures Arbraska arbraska.com/fr/mont-st-gregoire du parc Mont-Saint-Grégoire au rythme de la légende de Slender Man, une créature nouvellement surgie de l’univers des jeux vidéo, dont l’idée fixe est de capturer les enfants, avec ses bras anormalement longs. Les 10 ans et plus devront donc déjouer quelques-uns de ses pièges ainsi que ceux des guides masqués, afin d’arriver au terme de leur rallye GPS.
Côté sombre
Les forfaits de légendes effrayantes des Cinq sens sont offerts seulement sur demande ; alors, il vaut mieux préciser son désir d’avoir peur pour ne pas se retrouver, au terme de quelques heures de route, le bec à l’eau… dans un bain à remous, mais quand même…
Côté craquant
On raconte du manoir du Complexe Atlantide qu’il demeure une grande fierté dans le domaine de la mise en scène de l’horreur pour les Lanaudois.
6. Essayez de vous échapper
Il faut beaucoup plus d’ingéniosité pour parvenir à fuir lorsqu’on se retrouve dans un endroit clos conçu par des créateurs de jeux d’évasion, des activités de 60 à 90 minutes, où les groupes familiaux ou autres doivent mettre leur logique en commun pour résoudre différentes énigmes.
Ce sera le cas des familles qui se laisseront enfermer par l’équipe de jeux immersifs Hérôle herole.ca dans un chalet, sous le contrôle d’un psychopathe… mais un psychopathe qui veillera quand même à ce que les 7 ans et plus n’en ressortent pas trop effrayés. Ce chalet, qui sera dépoussiéré et habité pour la première fois le 28 octobre, restera ensuite ouvert aux passants, de jour et de soir, pour le reste de l’année. L’équipe d’Hérôle est loin d’être la seule à se laisser inspirer par l’approche de l’Halloween. Ainsi, à Montréal, Trouvez la clé findthekey.ca/fr concocte, cette année, une nouvelle activité pour les 13 ans et plus. Et elle peut néanmoins compter sur la popularité de sa salle à thématique de bateau pirate, qui accueillait ses premiers moussaillons de 8 ans et plus, à la même période, l’an passé, et demeure toujours disposée à en engloutir de nouveau dans ses cales.
Toujours à Montréal, l’esprit des créateurs d’Échappe-toi echappetoi.com demeure en pleine ébullition. En plus de lancer de nouveaux projets, les organisateurs promettent d’accroître les effets sonores et l’ambiance dans leur salle destinée à leurs scénarios les plus effrayants : Al Patraz une prison dont le gardien sait susciter l’envie de fuir, et le Trésor maudit d’Hochelaga où, cette fois, c’est à un sorcier amérindien que les familles tentent d’échapper. De même, à Mission liberté missionliberte.com/fr/, au Mont-Tremblant, où la plupart des salles sont relativement nouvelles, quelques expérimentations à partir des jeux de rôle et d’ambiance, tenteront de rendre ces expériences un peu plus effrayantes. Toutes ces salles d’évasion, malgré leurs scénarios de base rocambolesques, font toutefois beaucoup plus appel à l’ingéniosité qu’au courage et les âges d’entrée suggérés des enfants accompagnés de leurs parents, généralement fixés à 8 ou 9 ans, le sont surtout en fonction des aptitudes à résoudre les énigmes.
Côté sombre
Ces chambres d’évasion ont pu découvrir, avec le temps, que les familles constituent souvent leurs joueurs les plus dynamiques. Pourtant, quelques-unes n’acceptent les joueurs qu’à partir de 13 ans. Il est donc très important de s’informer avant de réserver.
Côté craquant
Dans tous ces scénarios, le groupe est accompagné d’un animateur qui, dans tous les cas, sauf Trouvez la clé, incarne un personnage. Ces acteurs professionnels sont donc bien placés pour adapter leur jeu à la réaction des familles.
7. Affrontez directement… votre arachnophobie
Il n’est pas toujours facile de pousser l’action aussi loin pour éveiller des peurs, souvent moins bien enfouies qu’on le voudrait. Il suffit, pour certains, d’entendre parler d’araignées, de couleuvres ou autres bestioles. Mais ces créatures, que l’on ne peut souvent apercevoir que derrière des grillages ou des vitres, peuvent aussi devenir sujets de curiosité, voire de fascination. C’est du moins ce dont les experts des zoos et des vivariums à proximité de Montréal aimeraient convaincre la population.
Cette période de l’année, consacrée depuis des siècles à pactiser avec les hantises, peut alors devenir un bon prétexte pour affronter ses peurs en faisant appel à quelques experts de la bête. Ainsi, Hervé, le propriétaire de l’Exotarium www.exotarium.net, à Saint-Eustache, qui abrite des lézards et des tortues, mais aussi des serpents, des caïmans et même des crocodiles, voit passer toute l’année des humains effrayés. Mais, si la peur est trop grande, pourquoi ne pas commencer par plus petit, en allant à la conquête du Bal des citrouilles, au Jardin botanique calendrier.espacepourlavie.ca, du 30 septembre au 31 octobre, et traverser les labyrinthes de paille et son tunnel de la Cour des petits monstres, spécialement conçus pour les 10 ans et moins. La sorcière Esmeralda, tout sourire, sous son grand nez, saura bien apprivoiser l’enfance aux charmes des courges et des citrouilles. Les enfants pourront même entendre et voir Pépo-citrouille s’animer et occuper la scène à lui tout seul, avant de puiser dans cette magie le courage de se lancer à la rencontre des tout petits monstres à huit pattes de l’Insectarium, puisque les araignées y règnent en reines en ce moment.
Toutes les fins de semaine d’octobre, la maison hantée du Zoo de Granby zoodegranby.com/fr/ pourra aussi constituer un argument de poids pour convaincre les enfants d’essayer de regarder un des tigres ou des rhinocéros dans les yeux. À l’Ecomuseum www.ecomuseum.ca, c’est plutôt en revenant sur les mythes attisant les frayeurs à propos des corbeaux, des couleuvres, des crapauds et des hiboux, que des zoologistes tenteront d’en revenir à une réalité un peu moins dramatique, durant les journées du 29 octobre et du 30.
Côté sombre
Ceux qui s’attendent à un programme macabre courent à leur perte en allant visiter ces espaces-nature : aucun d’entre eux n’entend faire peur avec leurs animaux.
Côté craquant
Selon Hervé, de l’Exotarium, le petit cadeau que l’on se fait en osant dépasser sa peur peut mener loin : « Certaines personnes, parfois, se tiennent loin, j’en ai même vu une qui a tourné les talons, la première fois, avant d’entrer. Mais après quelques visites, elle avait un serpent autour du cou ! »
8. Écoutez ce que l’on raconte
La peur peut trouver sa source entre les deux oreilles : plusieurs conteurs et créateurs d’histoires l’ont compris depuis belle lurette et le démontreront avec emphase. La troupe de théâtreDe la Marmaillele fera en entraînant les 3 à 10 ans dans une histoire de trésor égaré et de tête perdue, durant la quarantaine de minutes que durera la pièce Le Trésor du Buttereau www.ovation.qc.ca, à la Chapelle de Saint-Antoine, le dimanche 30 octobre en après midi.
Les 7 ans et plus pourront suivre d’un peu plus près la piste de l’histoire, avec la conteuse du Théâtre de la Source www.theatredelasource.qc.ca qui explorera avec eux les origines des Vampires du monde qui hantent notre imaginaire collectif, l’après-midi du 23 octobre, à la Bibliothèque Langelier calendrier.bibliomontreal.com. La conteuse rassasiera ensuite l’envie de frayeur de 4 à 8 ans, avec Trouilles et citrouilles, à la Bibliothèque de Côte-des-Neiges, le matin du 29 octobre, et le lendemain après-midi, à la Bibliothèque Hochelaga.
Les couloirs du musée Stewart www.stewart-museum.org/fr/ accumuleront les images du langage et les échos de conteurs, le 28 octobre en soirée, lors de l’événement Objets curieux, objets hantés. On raconte qu’alors, les objets hétéroclites de l’exposition Curiosités se mettront en mouvement ! Il est vrai que quelques personnages costumés contribueront à cette mise en scène, mais cela ne devrait pas suffire à rassurer les spectateurs, sachant que parmi les personnages s’est glissé un collectionneur fou ayant laissé entendre qu’il troublerait le parcours des 7 ans et plus par un grand coup de théâtre, ce soir-là. Au terme de la visite, le réputé conteur André Lemelin andrelemelin.com, en chair et en os, viendra clore la soirée par quelques obscurs récits. Durant les deux jours qui suivront, d’autres contes, jeux de pistes et bricolages viendront charmer les plus jeunes amateurs de Drôles de monstres.
Côté sombre
Tout ce qui est relié au loisir municipal, dont Le Trésor du Buttereau, exige des réservations ; il vaut donc mieux réserver que de se retrouver confronté à une salle noire de monde.
Côté craquant
André Lemelin fait déjà partie des plus grands conteurs pour auditoires adultes depuis deux décennies. Il manifeste un intérêt grandissant pour le jeune public depuis quelques années et même le jeune lectorat, avec son livre Le Château noir, publié cette année.
9. Suivez le guide
Les villes et villages encore grouillants de vie peuvent également être découverts sous un autre jour, à la tombée de la nuit. Ainsi Mont-Royal dévoile ses côtés les plus sombres à ceux qui accepteront de suivre, au courant de l’année, les guides-conteurs du Montréal hanté www.hauntedmontreal.com, qui concentrent leurs récits sordides sur les anecdotes ayant hanté son cimetière, des hôpitaux et même quelques châteaux.
Les responsables du patrimoine de la région de Lanaudière ont également entrevu, dans l’approche de l’Halloween, une belle occasion d’attirer l’attention des 7 à 12 ans sur quelques-unes de leurs merveilles. Ils proposent une expédition à travers les églises, les presbytères et les aspects historiques des vieilles écoles et autres bâtiments, en compagnie de leurs parents, d’une application mobile et d’un fantôme on ne peut plus virtuel mysteresdanslanaudiere.ca. En se mettant ainsi à la mode technologique, les fantômes et leurs créateurs entendent valoriser des parcours historiques à travers l’Assomption, Terrebonne, Berthierville et l’île Dupas, Brandon, le chemin du Roy, la Nouvelle-Acadie, Repentigny, Saint-Jean-de-Matha et Joliette. La peur y joue-t-elle vraiment son rôle ? Disons qu’elle y donne, paraît-il, un petit aiguillon à l’envie d’en arriver à la finale heureuse.
La chasse aux fantômes se poursuit de plus belle pour qui ose franchir le seuil des vieux manoirs. Ceux qui, du jeudi au dimanche, en après-midi, entre le 6 octobre et le 6 novembre, passeront par Lanaudière, pourront d’ailleurs pousser la porte de la Maison Bélisle www.tourismedesmoulins.com/evenements/abracadabra, du Vieux-Terrebonne, où l’exposition Abracadabra en apprendra davantage aux visiteurs sur les prodiges entourant Harry Potter ou encore, les secrets des sorciers amérindiens. Les fantômes du Muso (Musée de la société des deux-rives) lemuso.com, à Salaberry-de-Valleyfield, risquent fort de s’échanger des informations clés à propos du jeune Potter, les 29 et 30 octobre après-midi, puisqu’ils contribueront à y guider les visiteurs à travers les jeux de piste élaborés à partir de l’univers des sorciers de J.K. Rowling.
Le Manoir Boucher de Niverville manoirdeniverville.ca, à Trois-Rivières, cherchera, pour sa part, à attirer les curieux vers ses décors maléfiques les après-midi des 22, 23, 29, 30 octobre et le soir de l’Halloween, en ajoutant à ses charmes, durant la soirée du 22 octobre, un conte pour les 10 ans et plus. En d’autres temps, la durée de la visite des manoirs peut être variable, il vaut donc mieux planifier d’autres activités environnantes afin de s’assurer que le détour en région demeure… magique.
Côté sombre
Montréal recèle quelques autres tours guidés ciblant les histoires de fantôme, mais le Montréal hanté est le seul à accepter les enfants. Certains de leurs thèmes pourraient même faire vivre quelques nuits blanches aux petites et grandes âmes sensibles.
Côté craquant
Le projet Les Mystères de Lanaudière s’adapte plus aisément à la jeunesse et à l’ère de la chasse au Pokemon. Mais il faudra parfois rouler en voiture pour en capter les souvenirs.
10. Revoir les lieux que l’on croyait connaître
Il existe aussi plusieurs parcs et lieux publics où s’organisent des fêtes populaires où toute la famille est invitée à se balader sur des sentiers décorés, en bricolant des épouvantails ou en se creusant… la citrouille (plus que la tête !), durant quelques heures, afin de mieux savourer les couleurs d’octobre. Ainsi, durant les journées des deux dernières fins de semaine de ce mois, à l’Île-des-Moulins, de Terrebonne iledesmoulins.com/fr/, les enfants pourront toucher à tout cela. Mais il vaudra la peine d’étirer la pause familiale jusqu’à la tombée du jour où la pose de quelques épouvantails, éclairés aux flambeaux, viendra jeter une ombre légèrement effrayante sur ce sentier, habituellement romantique.
Pas très loin de là, le Parc du Grand-Coteau de Mascouche s’est aménagé un Sentier d’épouvante et a convoqué quelques conteurs et créateurs de spectacles pour son Festival Frisson du 29 octobre www.tourismedesmoulins.com/evenements/festival-frissons-mascouche. Ce même après-midi, au Parc de la Cité www.longueuil.quebec/fr/parc-de-la-cite-coordonees de Saint-Hubert, des animations sous le thème de l’Halloween et un programme de soirée encore mystérieux attendent aussi les familles.
Il faudra toutefois attendre jusqu’au 31 avant qu’une petite frousse s’empare du cœur de Montréal, en passant par le Parc des Amériques boulevardsaintlaurent.com/event/samain. Mais on sait déjà que Dracula y jouera de l’orgue et que sorcières, diseuses de bonne aventure et même une tatoueuse s’y sont donné rendez-vous autour des tables de bricolage. Le comble de l’horreur y surviendra plutôt en soirée, avec quelques films gores, qui plairont aux adolescents.
Côté sombre
Ces activités dans les parcs demeurent à la merci de la température automnale.
Côté craquant
Ces activités, dont l’accès est gratuit, ont pour but premier d’attirer les jeunes familles. Ces dernières ont donc le champ libre pour profiter, en douceur, de tous leurs attraits.
La tendance du loisir immersif, qui visait d’abord les adolescents et les jeunes adultes, embarque donc de plus en plus les enfants dans sa cadence, ce qui est une bonne nouvelle pour les familles ayant soif de petits effrois, mais aussi d’interaction avec des humains bien vivants. Et cet engouement, s’il se maintient, parviendra peut-être à faire de cette période colorée de l’année, un moment qui correspondra de moins en moins à l’image d’une morte-saison.